• Autora: Isabel Martín Sánchez
  • Título de la publicación: Cara al Sol: La Voix de la Phalange
  • Revista: Les Langues Néo-Latines, N°390. September 2019
  • Traducción: Texte traduit de l’espagnol par Marie-Angèle Orobon
  • Resumen: « L’Hymne est fait pour la guerre plus encore que le clairon et le tambour. Plus encore que l’alcool. C’est presque comme le drapeau de la patrie. Un peuple n’est pas guerrier s’il ne possède pas ses hymnes de combat », écrivait Ernesto Giménez Caballero dans un article publié en pleine Guerre civile1. Celui qui fut l’un des phalangistes le plus en accord avec la cause franquiste contribuait ainsi à consolider la prédominance de la propagande phalangiste pendant la guerre et les premières années du franquisme, dans un régime où la Phalange, en dépit de cette apparente hégémonie, se retrouvait diluée dans le magma idéologique sur lequel s’était établie la dictature franquiste. « L’Hymne de la Phalange – le Cara al sol (Face au Soleil) – est sans nul doute le plus solennel, le plus collectif et plein d’onction », assurait-il. Entraînant et chargé de symbolisme, le magnétisme de cet hymne fut habilement exploité par Franco pour s’attirer un des secteurs qui pouvait lui être utile, la jeunesse « révolutionnaire » enrôlée dans les rangs du phalangisme et pour s’acquérir l’appui de ses alliés internationaux, Hitler et Mussolini. Mais cette instrumentalisation se retournerait contre Franco lui-même, lorsque les plus fervents zélateurs de la doctrine de José Antonio Primo de Rivera (José Antonio tout court, après sa consécration en tant que chef du mouvement) se révolteraient contre le Décret d’Unification d’avril 1937, par lequel ils eurent le sentiment de voir trahies leurs aspirations à l’implantation d’une révolution national-syndicaliste en Espagne. Il fut également difficile à Franco de se défaire de toute la symbolique phalangiste au moment de son virage politique en 1945, après la défaite des fascismes. Malgré les velléités revendicatives de la Phalange joséantonienne insatisfaite de la dérive du nouveau régime, le franquisme s’appropria cet hymne et il en alla de même avec la plupart des symboles des différentes tendances idéologiques intégrées dans la dictature. Le Cara al sol a traversé les temps, ressurgissant à différentes périodes de crise politique en Espagne, jusqu’à nos jours. Actuellement le Cara al sol renvoie, non pas à la Phalange, mais au franquisme.

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